Le projet
Tout a commencé en novembre 2018 lorsque j’ai appris « par hasard » le thème de la 9ème édition du Nikon Film Festival : LE PARTAGE. A l’époque, je n’avais pas envisagé de me lancer dans un nouveau projet mais ce sujet a raisonné tellement fort que tout à coup cette histoire s’est imposée à moi et mon stylo a couché sur le papier une première version du scénario. Il faudra attendre quelques mois avant qu’une conversation avec Christine Gidrol, actrice principale du film, fasse surgir la version finale.
L’histoire de Jeanne, une femme qu’un traumatisme a enfermée dans la rue pendant des années. Alors emprisonnée à l’air libre, sa vision de la vie évolue et elle découvre une autre manière d’être au monde : invisible. Plus personne ne la regarde mais elle voit tout. Son invisibilité devient son bouclier, son pouvoir magique qui lui permet de se cacher pour échapper aux violences répétées.
Un pouvoir magique, nous avons un en tant que cinéastes: rendre visible l’invisible et partager ensemble plus que des images mais des sensations, des émotions, toutes ces choses impalpables qui pourtant nous ressemblent, nous rassemblent et nous définissent en tant qu’êtres humains.
La rue est très souvent le théâtre de « hasards », les plus heureux comme les plus malheureux. J’ai préféré me concentrer ici sur les premiers car ce sont eux qui nous redonnent force et espoir.
Je pars du principe que rien n’est jamais trop beau pour être vrai. La beauté se trouve en tout ce qui nous entoure et même quand on ne s’y attend pas, elle peut nous submerger, nous émerveiller. Ces hommes et ces femmes assis dans nos rues ou venant à notre rencontre en demandant de l’aide me bouleversent par leur force. En ces temps où la haine et la violence sont banales, où la misère ne choque plus, où on est surpris par la moindre main tendue, il me paraît indispensable de véhiculer l’amour de la vie et des autres et ainsi de rester unis simplement pour ne pas sombrer.
C’est aussi cela que ce film représente, le partage, l’être ensemble, l’amour.